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Les inondations dans le Département du Mayo Danay (Région de l'Extrême Nord) sont la conséquence du débordement du fleuve Logone, d’un ruissellement trop important des eaux pluviales, de la montée d’une nappe phréatique ou du lac de Maga.
Si l’on ne peut pas empêcher ces catastrophes naturelles, il est néanmoins possible de lutter contre leurs conséquences et d'en réduire les risques.
L’inondation est le risque naturel principal auquel sont exposés plus de 15 milles personnes par an dans certaines communes du Département de Mayo Danay situées en zone inondable.
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Carte des zones inondables du village Djafga, Arrondissement de Kaï-Kaï
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Ces phénomènes naturels sont inévitables, dans la mesure où ils trouvent leur origine dans des conditions météorologiques exceptionnelles, sauf dans les cas de rupture d’ouvrages pour contenir les eaux du Lac Maga. L’inondation advient quand des pluies torrentielles tombent sur une trop longue période ou quand les tempêtes atteignent une trop grande intensité.
Les conséquences sont nombreuses et potentiellement catastrophiques : habitations submergées et champs inondés.
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 Zones inondables dans le Département du Mayo Danay
Arrondissements | Localités fréquemment inondées | Nombre de villages concerné |
Yagoua |  Goboissou, Kaskao, Zaba 1 et 2, Danayre, quartier Mamina et Tikoro 1, Bidim,  Foumarkamna, Zebe,Marao, Yirdeng, Vounaloum 1et 2, Zoulla-Moussi,  Galak,Miogoy, Dana Guéguéna, Nalaye, Domo, Djogoïdi Damdam | 23 |
Guémé/Vélé |  Kartoua, Gueme, Velé, Dabaye1, Dabaye2 (Waïdoua), Dabaye3, Gabaraye,  Meringué1, 2 et 3, Gabaraye-Widi, Guia, Agolla, Guéméré, Gandjam-Danay,  Kouro-Mokdaye, Yaraye, Douang, Widigué | 19 |
Maga |  Goudagaye, Pouss, Mourla, Guirvidig, Tékélé, Goromo, Ziam 2 et 3, Malawaye,  Moustafari, Goungui, Gosnogo, Vrick, Alvakaye, Gaya, Gron, Nouhoye,  Piditokoye (Doubay), Simatou, Sirlawe, Varaye, Ouagadougou, Dandalang-  Pouss, Dawaya, Patakaye, Gamak, Kounkouma | 26 |
Kaï-Kaï |  Dougui, Buégué-Palam (Houmi, Bah, Malya, Abdalay), Doreissou, Madalam,   Yangha, Baria-godjo, Lougoye-kamas, Kéléo, Lougoye-Massouang, Barkaya,  Kai-kai, Magayel, Doukroye, Silla, Djafga, Dama, Mbouktang, Mogozi,  Nguidouang, Dedeke, Manga, Djoffa, Kaivelé, Vagandja | 24 |
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Les inondations : un enjeu de l’avenir et des réponses locales
Conscients des enjeux et afin de faire face aux risques, l’Association GREDEVEL a mis en place une stratégie locale de gestion des risques d’inondation.
Cette stratégie a pour objectif :
• De raccourcir le temps de retour à la normale sur les territoires sinistrés,
• D’augmenter la sécurité des personnes exposées au risque d’inondation.
Dans les faits, cette stratégie se traduit par une évaluation des risques qui permet d’identifier et de cartographier des territoires/espaces à risque d’inondation pour pouvoir appliquer au niveau local des adaptations individuelles et collectives. La lutte contre les inondations se joue aussi à l’échelle individuelle et tous les riverains immédiats du Logone ou du Lac de Maga ont la responsabilité de veiller à son bon entretien.
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Rencontre des jeunes et des femmes de Djafga
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C’est aux pouvoirs publics que revient la responsabilité de prendre des mesures durables pour tenter d’anticiper au mieux les risques de crues et prévenir la population cible dans des délais courts.
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Les solutions concrètes identifiées par les populations
Nous invitons l’Etat à mettre en place un mécanisme fonctionnel d’information du public et en temps réel sur les prévisions très précises de la montée du niveau du cours d’eau (Le Logone) permettant dans ce cas de figure de prendre un certain nombre de mesures préventives en cas d'atteinte de la cote d'alerte. Les initiatives gouvernementales peuvent se traduire au niveau local par la mise en œuvre des cellules de veille composées des autorités traditionnelles, des paysans, des autorités administratives et les techniciens relevant de la météorologie. L’Etat a déjà acquis des équipements hydrométéorologiques, qui permettent de surveiller le niveau des eaux dans le lac Maga.
Outre la création d’une carte précise des zones à risque, il faudrait envisager la surveillance des digues existantes (Lac de Maga de 27Km et fleuve le Logone de 70 km) pour prévenir les crues et la mise en place des bassins tampons en amont des villages à risque pour parer au débordement des eaux. L’Etat du Cameroun, avec le soutien de la Banque Mondiale, a mis sur pieds un plan de contingence de gestion des inondations.
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Zone d’intervention du Projet de la Banque Mondiale (PULCI)
L’augmentation des espaces verts est également une piste qui, sur le long terme, permet de minimiser la survenance et la gravité des crues. La présence d’un réseau de racines et d’un important couvert arboré permet d’évacuer plus efficacement l’eau par le sol.
Il faudra aussi envisager la création des bassins de rétention des eaux de pluie. Ces bassins devraient se situer en amont des zones à risque et ils permettront de contenir les eaux excédentaires avant que celles-ci n’atteignent les zones habitées ou construites.