La surpopulation carcérale accentuée par les délais de jugements anormalement longs, le tout sous une chaleur très étouffante (45° à l’ombre) ont poussé les détenus de la Prison centrale de Garoua à refuser pendant 4 jours de regagner leurs cellules respectives.
C’est bien dans ces cellules où se trouverait le cœur de tous les problèmes qui aurait provoqué la dernière mutinerie.
Nous avons interrogé un ancien détenu de la prison centrale de Garoua qui nous a relaté ceci :
« Il suffit pour les autorités en charge de la protection des libertés individuelles et collectives de visiter un soir les 10 Cellules de la Prison centrale de Garoua, pour voir dans quelles conditions dorment ces prisonniers [ils sont entassés les uns sur les autres]. Il s’agit ici des Cellules qui sont très peu aérées pour des pensionnaires déjà fragilisés par leurs états de santé.
Visiter les cellules en journée pendant que les détenus se trouvent dans la cour n’est pas illustratif pour ces autorités. Il est plus intéressant de le faire pendant qu’ils sont dans les cellules pour mieux apprécier ce qui parait d’inhumain et de dégradant ».
Le mouvement d’humeur résulterait de cette surpopulation inhumaine de ces derniers mois. Ils sont 1750 pour une capacité de 500 places [encore qu’il faudrait définir ce qu’on appelle « une place » dans une prison comme celle de Garoua. Selon les normes internationales c’est 9m² d’espace vital pour un détenu].
Face à cette colère des détenus de Garoua, la riposte du dimanche, 13 mars 2016 n’a pas été proportionnelle. Il y aurait eu des morts et de nombreux blessés.
Aucune liste officielle de victimes n’est rendue disponible pour informer les familles des prisonniers qui s’en inquiet. Face au silence, les spéculations vont dans tous les sens et la sérénité au sein des familles n’est pas au beau fixe.
Pour garantir la sincérité des informations à diffuser, il serait louable d’associer des Organismes non gouvernementaux indépendants.
Enfin, il est souhaitable que les blessés soient soignés convenablement et que les détenus décédés soient inhumés dignement.
Il serait raisonnable pour finir, qu’une solution définitive soit trouvée pour que nous ayons une prison respectueuse des droits innés.