Le Cameroun, qui est souvent qualifiée « d’Afrique en miniature » en raison de ses nombreuses richesses naturelles, peine pourtant à sortir de la pauvreté endémique. De très sérieux indices d’uranium, d’or, de calcaire, de saphir, de marbre, de bauxite, de pétrole et certainement de diamant suscitent la convoitise de plusieurs multinationales. Malheureusement, les résultats obtenus par les entreprises exploratrices et exploitantes n’ont jamais permis à ce secteur stratégique de se positionner comme la locomotive du développement économique de social des régions septentrionales du Cameroun. Nous avons tenté de faire un inventaire des ressources minières et pétrolifères des régions septentrionales du Cameroun. Nous posons un diagnostic sur l'utilisation de ces ressources et nous retraçons les mécanismes d'une exploitation artisanale faite par les populations riveraines depuis des décennies. L'exploitation artisanale du saphir ou d'or est devenue au fil des années un travail d'une caste d'orpailleurs. Nous évoquons le modèle d'organisation de ces populations qui tirent profit de cette manne et leurs stratégies de défenses des intérêts collectifs.
Dans la Région de l’Extrême-Nord
On note un désengagement successif des entreprises exploratrices depuis 2014. L’Etat du Cameroun étant engagé dans une guerre contre les islamistes, l’entreprise chinoise Yang Chang qui explorait le pétrole dans le bassin du Lac Tchad, notamment dans les Arrondissements de Makari et Zina, Département du Logone et Chari (Région de l’Extrême-Nord) a plié bagage. L’entreprise aurait relevé des indices prometteurs et économiquement exploitables. Malheureusement la zone est devenue le théâtre de conflits armés et d’insécurité. L’espoir des populations de ces deux arrondissements a tourné court. En saison de pluie (juillet, Août, Septembre) le Sous-Préfet de Zina est obligé de laisser à Maroua sa voiture de fonction. Les routes sont impraticables. Pour quitter son domicile de fonction ou son Bureau (dans un état de délabrement qui témoigne l’extrême pauvreté qui sévit dans la localité), le représentant de l’Etat du Cameroun prend la pirogue pour se déplacer d’une ruelle à une autre. Les conditions de travail de ce représentant de République du Cameroun donnent froid dans le dos.
On a envie de demander au Ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation de faire un tour dans ces arrondissements (Makary et Zina) où le Cameroun est en guerre contre Boko Haram pour voir de ses propres yeux et de toucher du doigt les réalités des tréfonds de la République. Il y a de braves camerounais dans ces parties difficiles du Cameroun qui se battent tous les jours pour préserver la paix à bout de bras et qui méritent d’être décorés au nom cette République. Il serait moins utile d’attendre leur mort, pour les décorer à titre posthume. Il faut faire cette zone pour ce faire une idée.
Situation des explorations et des exploitations dans la Région de l’Extrême-Nord
Région
Communes
Minerais
Entreprises extractives
Extrême-Nord
Zina
Pétrole
Yang Chang
Makari
Pétrole
Yang Chang
Méri
Pierre
KETCK, EGTP
Maroua I
Sable
Exploitants artisanaux
Maroua II
Pierre
Exploitants artisanaux
Mindif
Pierre
Exploitants artisanaux
Yagoua
Sable, Pierre
Exploitants artisanaux
Dans la Région du Nord
Une enquête de terrain a été menée en décembre 2012 par la Coalition camerounaise « Publiez ce que vous payez » auprès de 640 riverains des sites d’exploitation des ressources extractives, dont 10 leaders d’opinion, dans l’arrondissement de Figuil au Nord du Cameroun, révèle que 77,4% de la population totale n’ont connaissance ni de l’existence des redevances, ni du versement d’une quelconque redevance dans leur localité. Ce bas niveau de connaissance induit une perception négative de l’exploitation par les populations riveraines. Une grande frange de la population pense que l’exploitation les dépossède de leurs terres et est source de conflits dans la localité, et de dégradation de l’environnement.La faible implication des populations dans les prises de décisions et l’inexistence de consentement libre et éclairé des riverains des sites d’extractions minières témoignent à suffisance la gestion opaque du secteur minier. Les décisions d’explorations ou d’exploitations sont prises exclusivement à Yaoundé (A plus de 1 300km des populations riveraines). Les expériences positives des actions de la société civile engrangées par les Associations « CelPro » à Figuil et à Poli dans le Nord à travers la défense des intérêts des populations riveraines des sites extractifs ont permis de se rendre compte de la possibilité d’améliorer l’accès des populations aux informations fiables et aux revenus tirés du secteur extractif.
Situation des explorations et des exploitations dans la Région du Nord
Région
Communes
Minerais
Entreprises extractives
Nord
Pitoa
Pierre
DTP/Terrassement
Poli
Village de Poli
Marbre
Gramacam
Villages de Salaki et de Poli
Uranium
Mega Uranium
Lagdo
Village de Gouna
Figuil
Village de Teubang
Villages de Biou, de Bidzar
Marbre,
Pouzzolane
Cimencam, Rocaglia
Village de Figuil
Sable, Argile
Tcholliré
Villages de Sakdjé, Guidjiba, Boubandjida
Or
Sté Coast Investments international Sarl
Exploitants artisanaux
Village de Mbougma
Divine Mining LTG
Gashiga
Pierre
Exploitants artisanaux
Garoua I & Garoua II
Sable, Pierre
Exploitants artisanaux
Touboro
Diamant
Exploitants artisanaux
Bibemi
Or
BEIG3 Sart
Dans la Région de l’Adamaoua
a) Localité de Kombo Laka
Situé à 260 km de Ngaoundéré et 134 km de Meiganga, KOMBO LAKA est un village qui regroupe des populations autochtones (Gbaya et Peuls) et des étrangers en provenance du Sénégal, de la Centrafrique et di Tchad. L’exploitation de l’or est un métier dans cette localité. Cette exploitation a commencé depuis l’époque coloniale avec les allemands et les français autour des années 1950.Sur le site de Kombo Laka, le nombre de mineurs est estimé à environ deux mille personnes. L’exploitation étant anarchique, il est difficile de déterminer les revenus journaliers et mensuels des mineurs.Titulaire d’un permis de recherches l’entreprise, HARVEST MINING COOPORATION est présente sur le site depuis août 2007.
Site de Kombo Laka
b) Localité de Mayo-Darlé
L’exploitation artisanale du minerai d’étain se réalise actuellement clandestinement dans la localité de Mayo Darlé Mine située à environ 7 km du centre de Mayo Darlé.L’exploitation minière se réalise dans cette localité depuis plus de 80 ans. Au début, cette exploitation était réalisée par une entreprise appelée Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM). Cette entreprise minière avait recruté son personnel qui exploitait la mine. Après que l’entreprise ait arrêtée les activités d’exploitation, la population locale et quelques expatriés (nigérians) se sont lancés dans l’exploitation artisanale de l’étain dans le même site. Depuis 2012, l’entreprise Daewoo International Cameroon S.A d’origine Sud-coréenne a obtenu un permis d’exploration pour une durée de trois ans dans ce même site. Cette entreprise a interdit l’exploitation artisanale de l’étain dans ce site aux mineurs artisanaux et a recruté des gardiens pour surveiller l’espace. Cependant, quelques personnes continuent clandestinement le travail dans l’espace octroyé à l’entreprise et d’autre par contre mènent cette activité en dehors du site de l’entreprise. L’entreprise à l’heure actuelle est bien installée dans la zone et a réalisé des œuvres sociales à l’endroit de la population locale (contribution pour la construction et l’équipement de 2 salles de classe dans une école, réhabilitation de 10 forages...). Avec l’appui des autorités administratives de la localité, l’entreprise a menée quelques sensibilisations dans la localité pour expliquer son travail, conseiller la population d’arrêter l’exploitation artisanale clandestine dans leur zone d’action et le bien-fondé de l’exploitation industriel dans la zone.S’agissant de l’exploitation artisanale de l’étain, il convient de dire que c’est une activité qui se réalise durant toute l’année sans interruption. Les revenus journaliers des miniers artisanaux étaient estimés à environ 5 000FCFA par jour.La gestion du site dans le cadre l’exploitation artisanale était assurée par le Djaoro de la localité à qui les personnes étrangères payaient les tickets avant de travailler dans la mine. Au niveau de l’organisation du travail, il y avait des responsables de chantier qui recrutait des personnes avec qui ils travaillaient. L’achat de l’étain est clandestinement réalisé par les nigérians. Dans l’exploitation artisanale, les femmes et les enfants s’occupent spécialement du lavage des terres et au triage de l’étain. Pour cette exploitation, les outils utilisés sont entre autres : la motopompe, le bramine, la pelle, le « batté » pour le lavage de la terre. La technique utilisée par les artisans est le creusage des fossés où l’on fait souvent passer l’eau quand cela est possible et les minéraux d’étain étant lourd, reste au fond et est trié.Les impacts de cette activité sur les mineurs sont entre autres : - Risques d’attraper la hernie ombilicale et quelque fois la tuberculose ; - Exposition des enfants et surtout les bébés à la poussière, la chaleur et la pluie avec toutes les conséquences possibles ; - Déperdition scolaire des enfants en âge scolaire qui viennent travailler à la mine ; - Excavations dangereuses pour les bovins qui pâturent dans la zone - Accident des mineurs avec souvent des cas de décès d’hommec) Dans la localité de Marma
L’exploitation artisanale du saphir dans la localité de Marma a débuté vers les années 2001 et a connu un ralentissement vers les années 2007 du fait de la baisse de la production. Plusieurs mineurs se sont déportés par la suite dans la zone de Tignère pour l’exploitation du même minerai et de l’or. L’on peut estimer à plus de 10 000 personnes vivantes dans ce site d’exploitation artisanal parmi lesquelles 8 000 mineurs. Le revenu moyen des mineurs est estimé à 15 000 F/jour. S’agissant de l’organisation au niveau du site, le travail a la mine est réglementé et à 22 heures tout le monde est censé être chez lui pour éviter les cas de vol. Pour mener les activités en tant que mineur, il faudra s’acquitter de certains frais au niveau du Djaoro de cette localité. Ainsi, pour les différentes catégories de mineurs, correspond un coût précis : les creuseurs payent la somme de 5000F/semaine ; les aides creuseurs payent 3000F/semaine, les laveurs de sable payent 1500F. Au niveau de la mine, les mineurs sont organisés autour des puits soit en famille, soit en groupe d’amis en fonction des capacités et compétences des uns et autres, ou sous forme de prestation de service.Le saphir extrait est vendu aux étrangers et particulièrement les nigérians, les sénégalais et les maliens. Ces commerçants vendent ces produits par la suite en Thaïlande (Bangkok). Le coût du minerai est défini en fonction de sa taille et l’on le défini à travers la dimension des mailles de tamis de 5, 10, 15, ….100. Entre 5 et 10, les coûts sont définis et au-delà de 15 le coût d’achat du minerai est discuté avec les acheteurs. La pierre qui pèse 1g coûte entre 100 000 et 120 000F selon son éclat. Les mineurs travaillant dans ce site sont originaires dans la plupart des cas du Nigéria (70%). Cependant, l’on rencontre quelques autochtones. Dans les mines le travail des femmes et des enfants sont identiques. Ces personnes font principalement le lavage du sable. Les plus courageux remue la terre et puisent l’eau des puits des mines. Ces catégories de personnes en dehors de l’exploitation font le petit commerce dans le village minier.Les outils utilisés dans l’extraction artisanale du saphir dans la zone sont : la pioche, la houe, la pelle le seau, la motopompe (quelques fois). Pour l’extraction du saphir, les mineurs creusent également des puits et recueille la terre sableuse du puits de la mine pour le laver et le triller à la recherche du minerai.Les impacts négatifs de cette activité ns la zone sont entre autres : - Sur le plan sanitaire, présence des maladies respiratoire, de la dysenterie amibienne, de la méningite, des maladies vénériennes. Le centre de santé le plus proche est situé à près de 60 km du site d’exploitation et les personnes qui assurent les activités de soin dans la zone sont les vendeurs de médicaments ambulants ; - Prostitution accentuée dans la zone surtout au niveau de jeunes filles ; - Exposition des enfants et surtout les bébés à la poussière, la chaleur et la pluie avec toutes les conséquences possibles ; - Déperdition scolaire des enfants en âge scolaire qui viennent travailler à la mine ; - Excavations dangereuses pour les bovins qui pâturent dans la zone - Accident des mineurs avec souvent des cas de décès d’hommed) Dans la localité de Maloum
Maloum est un petit village situé dans le département du Mayo Banyo à environ 30 km du centre-ville de Banyo. Dans le site de Maloum, évolue environ une centaine de mineurs qui pratiquent l’exploitation artisanale du saphir. Il convient de dire que sur ce site, deux structures mènent des activités : une entreprise sri-lankaise et un exploitant qui a obtenu un permis d’exploitation artisanal. La société srilankaise dénommée Baza sarl qui est installée dans cette localité a obtenu un permis d’exploration pour 3 ans dans cette zone. Cependant, cette entreprise selon les informations recueillies ne fait pas l’exploration sur le terrain mais se contente d’acheter le saphir auprès des mineurs qui travaille sur ce site. Dans le cadre de l’exploitation artisanale, les outils utilisés et les techniques pratiquées sont les mêmes que dans la localité de Marma. Les impacts négatifs de ce travail sont également les mêmes que ceux de Marma.
Mineur cherchant le saphir dans le sable à Maloum
Puits de mine de saphir à Maloum
Situation des explorations et des exploitations dans la Région de l’Adamaoua
Région
Communes
Minerais
Entreprises extractives
Adamaoua
Ngaoundal
Bauxite
Cameroon Alumina Ltd
Pierre
Fokou Fobert
Tibati
Bauxite
Cameroon Alumina Ltd
Martap
Bauxite
Cameroon Alumina Ltd
Mayo-Darlé
Etain
Daewoo international Cameroon S.A
Banyo (Village de Maaloum)
Saphir
BAZA Sarl, Exploitants artisanaux
Djohong (Villages de Kombo Laka, Lokoti)
Or
Harvest Mining Corporation SA
Tignère
Saphir, or
Exploitants artisanaux
Mbé
Sable, Pierre
Exploitants artisanaux
Tibati
Saphir
Exploitants artisanaux
On a pu constater qu’il y a eu 24 communes des Régions septentrionales ont fait l’objet des activités extractives ces cinq dernières années avec la présence effective de 15 entreprises légalement constituées. On observe aussi une effervescence des exploitants artisanaux qui pour la plupart opèrent dans la clandestinité.
GREDEVEL puise sa force dans les diverses compétences disponibles. Des hommes et femmes prêts à donner le meilleur d’eux-mêmes pour faire bouger les lignes, pour faire avancer les débats et pour apporter des changements visuels et majeurs.
Le savoir-faire de GREDEVEL s’articule autour de :
- Offre de formations diversifiée pour l’encadrement des femmes et des jeunes,
- Outils et méthodes pédagogiques à la pointe de l'innovation,
- Accompagnement individualisé,
- Suivi et Evaluation des projets de développement,
- Recherche pour le développement des connaissances,
- Enseignement tourné vers l'insertion professionnelle,
- Conseil Juridique.
Au final, l’Association GREDEVEL s’intéresse de près à tout porteur de projets et autres moteurs du changement.
Dans un contexte de crise économique, de récession, d’éthique environnementale, nous pensons au sein de GREDEVEL que la mutualisation des efforts intellectuels serait la clé des solutions aux problèmes des jeunes et des autres personnes vulnérables vivant en zone urbaine ou rurale.
En d’autre terme, GREDEVEL s’appuie sur une organisation de travail qui vise la mutualisation (avec d’autres personnes physiques ou morales) des biens, des espaces et des outils à l’effet de produire une valeur en commun.
Cette approche peut se développer aisément au moyen de l’utilisant des nouvelles technologies.
Cette utilisation permettra d'améliorer la créativité collective et la productivité. Elle répond également au désir des pratiques écologiques et des relations sociales plus conviviales.
Le Bureau de France réunit une dizaine de personnes de diverses nationalités. On compte dans nos rangs des ressortissants des pays tels que le Bénin, le Burundi, la Côte-d’Ivoire, le Cameroun et la France. Une petite équipe de formations variées : anthropologie, philosophie, sociologie, santé primaire et juriste.
Cette mixité au sein de notre association présente des atouts importants : elle dope les performances des membres et resserre nos liens.
Cette mixité culturelle constitue le ferment de la vie de notre Association. Elle insuffle les orientations stratégiques de l’Association et ses démembres.
L’équipe de Gredevel de France s’est dotée de quelques objectifs. Notamment :
Rassembler la diaspora africaine et ses sympathisants vivant en France autour de la dynamique du développement des pays du sud qui se traduirait par :
- Création d’un espace de concertation de la société civile en vue d’éradiquer les fléaux sociaux de notre temps,
- Valorisation de l’éthique environnementale pour une saine biodiversité,
- Sensibilisation des populations sur leurs droits et devoirs élémentaires,
- Lutte contre l’avancée des pandémies,
- Apport au soutien à l’insertion socio professionnelle,
- Prévention et gestion des conflits,
- Lutte contre l’exode massif des jeunes d’Afrique,
- Contribution à l’autosuffisance alimentaire en Afrique,
- Encouragement à la scolarisation et à alphabétisation de la jeune fille,
- Accompagnement des populations vers une autogestion financière.
L’acte de déclaration de l’Association Gredevel est publié dans le Journal Officiel de la République française N° 24 du 13 juin 2015, Annonce n° 1357, page 2858, Identification RNA (Répertoire National des Associations) : W691088249
L’identité du Groupe de Réflexion et d’Action pour le Développement Rural (GREDEVEL) repose sur quatre valeurs immuables et imprescriptibles en cohérence avec l’objectif global de notre organisation : la solidarité, l’audace, l’intégrité, et l’indépendance de nos initiatives.
Ces valeurs représentent le ciment de l’ensemble de l’Association auquel souscrit chacun des membres. Des manières d'être et d'agir dans lesquelles la quasi-totalité des membres se reconnaissent. Elles sont appelées à constituer pour tous un cadre de référence. Ces valeurs constituent le socle de notre ambition pour une solidarité plus agissante.
GREDEVEL a bâti sa réputation sur la solidarité de ses membres, sur l'audace de son équipe dirigeante et sur l'intégrité morale de ses conseillers. La liberté de pensée des membres de GREDEVEL est indissociablement liée à son indépendance d'action. Aucune idéologie politique ou religieuse ne saurait influencer la vision de l'association. Notre spécificité réside dans notre indépendance d'esprit et d'action.
Les membres des Bureaux exécutifs sont élus pour leurs compétences avérées, leur intégrité et leur détermination à prendre en compte les intérêts de tous les membres de l'Association.
Le sens que nous donnons à :
Solidarité :
Inscrite dans nos statuts, la solidarité, tant individuelle que collective, est pour nous un devoir moral à l’endroit des plus faibles.
Etre solidaire, c’est faire le choix de l’entraide pour défendre les droits de tous, pour lutter contre toutes formes d’exclusions, d’inégalités et de discriminations.
Solidarité au sein de notre Organisation, mais surtout au-delà du cadre associatif.
Audace :
Oser amorcer la transformation d’une situation de violations perpétuelles des droits fondamentaux en soulagement des victimes, n’est pas toujours très aisé. Nos actions sont inlassablement imbibées d’une bonne dose d’audace. Et ça marche pour la plupart de temps…
Intégrité :
Le respect, la confiance et la crédibilité dont nos membres font preuve représentent la véritable mesure de l’intégrité de notre Association. Celle-ci rassemble ses adhérents dans une dynamique de débat permanent au-delà de toutes différences d’origine, de confessions religieuses et bien sûr d’opinion.
Indépendance :
L’indépendance de pensée et d’action ne peut se concevoir que si notre Association s’appuie sur la solidarité de ses membres et bien d’autres partenaires développement.
DÉMEMBREMENTS DE GREDEVEL AU CAMEROUN
Gredevel s’appuie sur le réseau régional de ses antennes rurales qui travaillent au quotidien pour l’amélioration des conditions de vie du monde paysan. Ils sont plus de 600 bénévoles paysans qui se sont engagés pour l’association à l’effet de lutter aux côtés des plus faibles pour le respect :
- Du Droit à l’alimentation fondé sur l’accès aux moyens de productions ;
- Du Droit à la propriété foncière ;
- Des corridors du Parc National de la Bénoué ;
- De la dignité humaine.
ANTENNE LOCALE DE GOUNA
L’Antenne de Gouna réunit une centaine de membres. Elle a opté pour la stratégie de la mobilisation communautaire pour sensibiliser les jeunes, les femmes sur le reboisement de leurs terroirs, sur la prévention des maladies virales, sur la sécurisation des villages contre les agressions et les vols de bétails.
Leur démarche de mobilisation communautaire met l’accent sur la participation des populations elles-mêmes à la fixation et à la réalisation de leurs propres objectifs.
L’antenne de Gouna s’est définie quelques critères pour définir la communauté. Pour elle, la Communauté c’est avant tout :
- Une unité territoriale de la société, notamment un Canton comme Gouna ;
- Une unité de l’organisation sociale qui peut reposer sur la communauté d’intérêts, des conditions de vie partagées ;
- Un climat interpersonnel caractérisé par le respect mutuel, un sentiment de fraternité et de camaraderie, etc.
L’antenne de Gredevel de Gouna a conduit plusieurs actions de mobilisation dans les domaines de la prévention du paludisme, des maladies sexuellement transmissibles.
ANTENNE LOCALE DE TOUROUA
Développement des semences améliorées de maïs pour garantir la sécurité alimentaire
Comment produire suffisamment de denrées agricoles pour nourrir la population galopante ? Nous pensons que c’est en augmentant les rendements, et donc en utilisant des semences améliorées. C’est ce que fait l’antenne Gredevel de Touroua (Région du Nord) en développant une nouvelle variété de maïs jaune.
But de la manœuvre : Réduire l’insécurité alimentaire dans nos localités.
Les membres de l’antenne de Gredevel de Touroua ont reçu un don de semences améliorées pour 5 hectares d’espace cultivable. Il s’agit des semences de Maïs de type CMS 9015 offertes par le Ministère de l’agriculture et du développement durable du Cameroun. Cette variété est dite précoce. Un fois la graine enfuit dans le sol, il lui faut 45 jours pour se développer et produire des épis de maïs.
Si tout se passe bien la nouvelle variété de semence homologuée par le Gouvernement camerounais devrait permettre d’obtenir dans les 5 prochaines années des rendements supérieurs de 40% à ceux actuellement obtenus avec des semences ordinaires.
A titre expérimental, nous avons mis en place deux fermes semencières de 5 hectares. N’y aurait-il donc qu’à distribuer des semences de grande qualité aux paysans pour obtenir des récoltes miraculeuses ? La réalité est, hélas, autre. Notre action manque de subvention pour produire à grande échelle.
Les producteurs paysans, qui ont rarement les moyens de s’offrir les meilleures semences au prix fort, représentent à peine 2 % du marché national. Notre association voudrait accéder à des variétés améliorées et adaptées aux besoins locales de consommation, soit en payant le prix de la production, soit en organisant la filière semencière de la région du Nord.
ANTENNE LOCALE DE SAKDJE
Plus de 9 000 personnes vivent le long du Parc national de la Bénoué. Elles sont des personnes issues de la migration. Plusieurs communautés originaires de la région de l’extrême-nord sont installées sur ces terres qui jouxtent le Parc national. L’antenne de Gredevel de Sakdjé a porté ses actions sur deux axes :
a) Respect des corridors écologiques du Parc National
Plusieurs corridors écologiques potentiels adjacents au Parc existent. Les populations riveraines participent à leurs entretiens et jouissent des retombées financières de la ZIC (Zone d’Intérêt Cynégétique).
Précisons que la réserve de faune de la Bénoué a été créée le 11 novembre 1932 pour devenir ensuite Parc National avec le Décret N°120 du 5 décembre 1968. Les limites des ZIC attenantes au Parc National de la Bénoué ont été définies dans l’Arrêté N° 0580 du 27 Août 1998.
b) Campagne "Zéro pesticide dans nos assiettes"
C’est l’une des activités phares de l’antenne Gredevel de Sakdjé. Sensibiliser, mobiliser les villageois à s’abstenir de l’utilisation des pesticides dans la production des fruits et légumes. Après deux ans de campagne « Zéro pesticide », le village commence à bouger et les positions évoluent. Les populations du village Sakdjé ont fait des efforts notables.
La biodiversité serait victime des pesticides. Les hommes ne sont pas les seules victimes. Les écosystèmes subiraient aussi leurs effets, ce qui à terme pourrait perturber la chaine alimentaire.
A Sakdjé comme partout ailleurs dans l’ensemble des régions agricoles, les pesticides sont utilisés pour lutter contre les insectes, les herbes ou encore les champignons. Mais leur toxicité ne se limite pas aux seules espèces que l’on souhaite éliminer... Ils sont également néfastes pour l’homme et l’environnement.
Si les mécanismes d’actions des pesticides sur notre organisme sont complexes et encore mal connus, leurs effets eux, ont été mis en évidence. Troubles de la reproduction, cancers, troubles du système nerveux.
ANTENNE LOCALE BEKA
Culture du riz pour réduire la dépendance des femmes du transFaro
Le riz traditionnel du transfaro est très résistant à toutes les formes de stress : maladie, sécheresse, parasites. Il présente des caractéristiques qui font rêver. Il pousse en abondance, mais nécessite beaucoup d'eau, donc on ne peut le cultiver sans un système d'irrigation. Mais la nature a tout donner aux Koma (peuples autochtones vivant sur le mont atlantika). Le lit du Faro, affluent du fleuve la Bénoué, est durant l’année chargée d’eau. Le Faro est devenu une "mine" d'eau qui favorise la culture du riz dans la région.
L’idée d’ouverture d’une antenne de notre association à Béka a été émise par ce peuple longtemps marginalisé par les Tchamba qui détiennent le pouvoir politique, traditionnel et économique.
Le riz est devenu la nouvelle trouvaille. Des milliers de tonnes sont cultivés chaque année dans la région. Le Nigeria voisin en demande et il prêt à acheter toute la production ; peu importe le prix fixé.
Les plus grands producteurs de riz dans la région ont souscrit une adhésion comme membre de l’association. Le président de l’antenne locale de Béka, Daniel Salimou fait partie des personnes qui produisent plus 20 000 kg/an.
Les riziculteurs de cet arrondissement enclavé sollicitent des appuis techniques du ministère d’agriculture, ainsi que du matériel roulant (tracteurs) pour améliorer le rendement de la production. Et par là, réduire la famine dans la région du nord Cameroun.
ANTENNE LOCALE DE TOUBORO
Réduire significativement l'insécurité transfrontalière
Depuis près de 5 années, des bandes armées sèment la terreur, la désolation et la stupeur à Touboro, rendant ainsi la zone infréquentable. Ces bandits enlèvent des personnes, en majorité des enfants, en pleine ville de Touboro sans se faire inquiéter.
Généralement, a-t-on appris que les assaillants armés opèrent nuitamment. Ils dépouillent les populations de leur argent, ils volent le bétail et tuent tous ceux qui les résistent avant de rentrer en Centrafrique.
Les localités de Mbaïmboum et Touboro sont le théâtre d’attaques meurtrières ces dernières semaines. Voici des années que le phénomène est décrié par les populations.
Alhadji Djabari que l’on présente comme un des plus riches, avec un patrimoine qui avoisine plus 10 000 têtes de bœufs, avait été enlevé en mai 2015 dans la ville.
Le phénomène a pris une proportion importante. Selon diverses sources ces bandits et leurs relais locaux sont connus. Ils seraient fortement armés. Ils sont en nombre important. On parle de près 400 personnes qui auraient leurs bases sur les montagnes. Ils viendraient de la République centrafricaine.
Le Mayo Rey en général et l’arrondissement de Touboro en particulier sont devenus de véritables nids d’insécurité où des hommes armés sèment la terreur sur les axes routiers. La recrudescence du grand banditisme dans ce département qui partage ses frontières avec le Tchad et la RCA, fait paniquer les populations et freine énormément les activités économiques et touristiques.
Le phénomène des coupeurs de routes, des prises d’otage et des braquages à mains armées animent le quotidien des populations de ce département. On se souvient qu’un convoyeur d’un camion de marchandises a été tué à bout portant par un groupe des coupeurs de routes dans la localité de Mbang Rey. Il n’y a pas longtemps, un autre groupe de coupeurs de routes a tué un berger et a emporté des centaines de têtes de bœufs. L’épouse du préfet dudit département était déjà tombée dans le filet de ces brigands. Une importante somme d’argent qu’elle transportait lui a été piquée par les coupeurs de routes entre Tcholliré et le carrefour Guidjiba.
L’insécurité prend de l’ampleur dans le Mayo Rey et elle tend ses tentacules au-delà du département.
Les populations s’organisent pour repousser les assaillants.
Gredevel organise de séances de sensibilisation pour informer les populations sur leurs droits face à la montée de la criminalité.
Le Groupe de réflexion et d'action pour le développement rural (GREDEVEL) est une association qui est née le 27 Août 2009 de la volonté d'un groupe des personnes engagé à mettre en commun leurs connaissances et leurs efforts dans une vision d'autopromotion des plus défavorisées et vulnérables d’Afrique.
Elle a été enregistrée par la Préfecture au Cameroun sous le numéro 057/RDA/D21/BAPP et en France sous le numéro W691088249.
Gredevel jouit d’une personnalité juridique de droit privé dont sa vision est d’intérêt général.
Contexte et Justification
La recrudescence des divers cas d’injustices en Afrique n’est plus à démontrer. Les problèmes auxquels sont confrontés les populations en général et les plus démunies en particulier illustrent en effet avec force la difficulté et le danger de promouvoir le débat d’idées, le pluralisme, la protection des libertés fondamentales et l’idéal démocratique.
L’Association GREDEVEL a constaté en effet, au regard des informations collectées, que les grands principes fondamentaux des droits humains ont bien souvent été foulés au pied, quand ils n’ont pas été superbement ignorés.
Du grand banditisme au phénomène récurrent de corruption, en passant par les pratiques de tortures, l’expropriation des terres des plus pauvres par les multinationales, les violences faites aux femmes et aux enfants de la rue, les conflits agropastoraux, la migration des populations, l’avancée du désert, le réchauffement du climat, les mauvaises productions agricoles, l’analphabétisme des filles et le chômage des jeunes sont autant de défis qui nous interpellent à conjuguer nos efforts pour réduire ces différentes injustices de notre temps.
L’accroissement des besoins d'une justice de proximité est palpable, mais l’exigence des actions d’envergure régionale, continentale est devenue de plus en plus importante.
L’Association GREDEVEL, consciente de l’urgence d’un travail en collaboration avec les autres organisations de petites ou de grandes tailles est au cœur de nos priorités. Enclencher une dynamique mobilisatrice impliquant les acteurs de la société civile dans divers domaines permet d'intensifier nos efforts communs en faveur de la promotion des droits de l'Homme dans le cadre d'une vision harmonieuse, globale et pérenne.
GREDEVEL est implanté (pour le moment en France et au Cameroun). Il entend couvrir quelques pays d’Afrique francophone.
La moitié du continent africain est fréquemment confrontée à la sécheresse avec des effets négatifs sur l’environnement. Cette sécheresse se traduit par des déficits pluviométriques sévères. La rareté des pluies et la rudité des saisons sèches entraînent la disparition temporaire de plusieurs cours d’eau.
Les besoins croissants en bois de feu et de service, une agriculture itinérante sur brûlis, les feux des pyromanes et la surexploitation des ressources naturelles sont autant de pratiques courantes qui ont fini par trouver un terrain fertile dans les comportements des hommes et des femmes.
Nous sensibilisons la masse sur le choix universel de protéger l’environnement
Les problèmes environnementaux ne devraient plus être résolus superficiellement par un apport d’aide ou de subvention, il faudrait dans la mesure du possible enrayer les véritables causes soient-elles lointaines des problèmes cités.
Nous encourageons les populations à pratiquer une agriculture biologique en utilisant des fertilisants naturels. Nous menons également des campagnes de reboisement dans les villages.
GREDEVEL s’intéresse aussi à la question uranifère. Il ressort de nos différentes analyses que le continent africain continu à subir l'extraction abusive du minerai. La gestion des déchets laissés sur les sites de Teubang au Tchad et de Poli au Cameroun reste préoccupante. Le suivi médical des travailleurs de l’entreprise exploratrice n'a jamais solutionné la mort programmée de ceux-ci.
Ce n'est un secret pour personne, le Niger est aujourd'hui le 4ème producteur mondial, la Namibie est 5ème mondial, le Malawi 11ème et l'Afrique du Sud 12ème. Le Continent africain constitue un potentiel impressionnant de gisement uranifère.
Au-delà des chiffres, il y a la géopolitique et des intérêts hautement radioactifs à travers des compagnies qui ne sont pas loin d'être des États dans les États.
Les entreprises exploitantes se procurent souvent de l'uranium au meilleur coût, au prix des conséquences environnementales, sanitaires et sociales catastrophiques pour les populations locales. « Si une lampe sur trois est éclairée en France grâce à de l'uranium d’Afrique (Niger – principalement), la plupart des africains n'ont pas l’électricité ».
Faire partie du Réseau Sortir du Nucléaire est pour GREDEVEL un enjeu majeur important pour son combat pour la fermeture des centrales nucléaires dans le monde. Nous militons pour l’utilisation de l’énergie renouvelable. Comme son nom l'indique, il s'agit des sources qui se renouvellent et ne s'épuiseront jamais à l'échelle du temps humain.
Parmi les sources renouvelables (énergie solaire, éolienne, hydraulique, géothermique, marine et la biomasse), la plus accessible et la plus disponible dans le Nord du Cameroun, est l'énergie solaire. Cette énergie fournie par les rayons du soleil est la plus puissante et elle est gratuite. Il n' y a qu'à l'exploiter.
Bien qu'ayant la volonté de faire du solaire une source d'électricité pour tous, l'accès au matériel pouvant transformer l'énergie solaire en une forme électrique ou thermique reste onéreux pour les populations.
GREDEVEL s'est lancé depuis quelques mois à la recherche des organismes pouvant soutenir l'électrification par le solaire des villages les plus reculés pour donner une chance aux enfants de faire leurs devoirs la nuit ou de lire leurs cahiers comme tous les enfants de leurs âges vivant dans des agglomérations.
L'énergie solaire est donc une chance pour les plus pauvres, c'est une source d'énergie qui se constitue ou se reconstitue plus rapidement qu'elle n'est utilisée.
Les précieuses informations ci-dessous ont été extraites du livre « Ray ou Rey Bouba, traditions historiques des foulbés de l’Adamawa »...
Ils sont 60 jeunes qui ont décidé à braver les velléités des recruteurs de potentiels kamikazes...