Dans la région du Nord les traditions restent vivaces, la scolarisation de la jeune fille n’est pas toujours une priorité. Certaines familles à faibles revenus privilégient la scolarisation des garçons au détriment de la jeune fille.
La jeune fille va précocement en mariage (généralement à 14ans), pendant que le garçon de même âge s’occupe des travaux champêtres et agropastoraux. L’on note également et encore des pratiques d’excision bien qu’en voie de disparition.
Les mariages précoces et forcés qui sont aussi monnaies courantes dans la région diminuent les chances de la fille d’accéder à ses droits. La jeune fille n’a pas la même chance que son frère garçon pour achever son éducation.
La décision de scolariser ou non un enfant (fille ou/et garçon) est fortement influencée par les attitudes culturelles. Les parents sont souvent forcés de choisir entre les enfants qui iront à l’école et ceux qui resteront à la maison pour aider ou iront travailler.
Dans l’éducation primaire, plus de la moitié des régions du Cameroun n’ont pas encore réalisé la parité entre garçons et filles. Les rôles des construits et imposés par la société empêchent souvent les filles et les femmes de construire leur avenir. Elles n’ont pas alors accès aux soins de santé et à l’éducation. Elles manquent d’informations pour se protéger contre les maladies. Et, n’étant pas instruite, elle a peu de chance d’avoir un travail rémunéré afin de prendre soin d’elle-même et de participer au développement de son pays.
Plus de 233 000 enfants dans les régions du grand nord du Cameroun ne sont pas scolarisés dans le primaire. Cela signifie aussi que 14% des enfants n’ont pas accès à l’éducation de base, dont les deux tiers sont des filles. La quasi-totalité des enfants non scolarisés vivent en milieu rural. 421 000 d’enfants du milieu rural n’achèvent pas les six années de primaire, le minimum requis. En effet, 40% des enfants abandonnent l’école, et seulement 25% des garçons et 10% des filles poursuivent dans le secondaire.
De nombreux autres obstacles éloignent les enfants de l’école : économiques, sociaux ou politiques. Parfois ils se conjuguent pour former une barrière infranchissable qui, non seulement prive l’enfant d’éducation, mais aussi la société toute entière d’un avenir meilleur. Ainsi, l’inégalité devant l’éducation est le reflet des inégalités sociales et culturelles de l’ensemble de la société.
Dans la plupart des villages pauvres identifiés, le coût de la scolarisation d’un enfant dans le primaire peut représenter trois mois de salaire, sachant qu’une centaine de milliers d’hommes dans les Régions septentrionales Cameroun vit dans un état de pauvreté absolue.
On compte de plus en plus des femmes qui sont prématurément mariées et qui deviennent précocement veuves. Ces femmes (conjoint survivant) sont pour la plupart privées du pouvoir de prendre des décisions, de gagner un revenu et de se prémunir de la violence, des mauvais traitements, de l’exploitation et souvent même de toute protection juridique. La première cause de cette faiblesse est déjà qu’elles ne sont pas alphabétisées. Et par ricochet, elles ne peuvent pas défendre leurs droits fondamentaux.
A la suite de cette description contextuelle de la mise en œuvre de notre projet, nous soulignons avec force que le droit à l’éducation est un droit fondamental, indispensable à l’exercice de tous les autres droits de l’homme et de l’enfant. L’éducation se présente comme un outil puissant qui permet à des adultes et des enfants économiquement et socialement marginalisés de sortir de la pauvreté et d’être des citoyens à part entière. Il serait indispensable au développement des individus comme des sociétés.
Pour résorber le problème de déséquilibre d’instructions des femmes, l’intensification et la formation de la jeune fille défavorisée devraient être à l’ordre du jour des priorités de l’action gouvernementale.
L’Association tente par l’alphabétisation fonctionnelle depuis des années de réduire l’illettrisme de moitié parmi les couches sociales plus défavorisées notamment les femmes et les jeunes filles.
Les jeunes filles alphabétisées de Golomo
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