Partager leurs expériences, capitaliser les bonnes pratiques : telles sont les ambitions des OSC réunies pour réfléchir sur l’amélioration de la gestion foncière au niveau local...
L’association GREDEVEL a pris part ces 20 et 21 janvier 2021 à Yaoundé, à un important atelier de partage d’expériences et d’échange. Cet atelier organisé par le Centre pour l’Environnement et le Développement (CED) réunissait autour de la table toutes les organisations de la société civile ayant bénéficié des subventions (Small grants) dans le cadre du projet Landcam, dont l’ambition est d’améliorer les droits coutumiers et officiels liés à la terre et aux ressources naturelles au Cameroun. Depuis la mise en place de ce mécanisme en 2018, 14 organisations ont bénéficié de ces subventions. Celles-ci ont permis de générer un certain nombre d’outils innovatifs et de collecter les données sur les dynamiques foncières dans différentes régions du Cameroun et en particulier dans les zones du septentrion.
Cet atelier avait pour objectif principal d’organiser un forum d’échange, de dialogue et de concertation, à l’effet de capitaliser les bonnes pratiques et leçons apprises et de faire ressortir les résultats atteints au niveau des problématiques abordées par les différents bénéficiaires.
À l’entame des travaux, le Secrétaire Général du CED a entretenu les participants sur la note de politique foncière proposée par les acteurs de la société civile, pour accompagner les efforts du Gouvernement dans le processus de réforme foncière engagée depuis une décennie. Cette note se décline en 8 pistes d’action à savoir :
- Constater la persistance des droits fonciers collectifs sur toute l’étendue du territoire national,
- Garantir des droits fonciers sécurisés à tous les acteurs,
- Assurer la pleine participation des communautés à la gestion des terres,
- Améliorer l’accès à la justice des communautés en matière foncière,
- Améliorer l’efficacité de l’administration foncière,
- Protéger les terres communautaires pour les générations futures,
- Revoir le régime des cessions de terres à grande échelle,
- Améliorer le régime des expropriations, compensations et rétrocessions.
Après avoir présenté la quintessence de leurs différents projets, les participants ont été invités à approfondir la réflexion par les travaux en groupe répartis sur la base des quatre thématiques suivantes :
- Femmes et peuples autochtones,
- Communautés riveraines et exploitation de carrières et agro-industries,
- Déplacés internes et refugiés,
- Gestion concertée et sécurisation des terres.
Photo de famille des participants
Dans un premier temps il a été question de faire un diagnostic de nos différentes interventions afin de mesurer la pertinence des différents outils et méthodologies utilisés. Le but étant de nous approprier les bonnes pratiques et expériences des uns et des autres et les capitaliser pour nos actions à venir. Par la suite, il a fallu proposer un plan stratégique de collaboration durable entre les différents participants, pour améliorer la gouvernance locale autour des questions liées à la terre et aux ressources naturelles.
Des principales recommandations issues de ces travaux, nous pouvons retenir :
- La mise sur pied dans chaque région d’un bureau conseil para juridique avec des démembrements locaux, chargés de veiller à la bonne gestion des terres et la résolution des conflits fonciers ;
- L’élaboration d’un manuel simplifié de gestion des terres à l’usage des autorités traditionnelles, acteurs incontournables dans le processus d’acquisition des terres ;
- La création d’une plateforme d’OSC travaillant sur les questions foncières ;
- La conduite d’un plaidoyer pour l’attribution des terres aux personnes déplacées interne et aux réfugiés.
Les travaux se sont achevés sur une note de satisfaction générale. Les expériences et propositions recueillies vont agrémenter les discussions au cours de « la semaine du foncier » qui se tiendra du 25 au 29 janvier 2021. Cette rencontre réunira autour de la table les hauts responsables des départements ministériels concernés par les questions foncières, les partenaires au développement, le secteur privé et les organisations de la société civile. Nous espérons qu’à l’issue de cette importante rencontre le processus de réforme foncière puisse connaitre un coup d’accélérateur.