Pendant 3 jours, les populations des cantons de Djafga et de Doreissou ont bénéficié de la formation en cartographie participative
La cartographie est la représentation concise et efficace des données sur un support réduit représentant un espace précis afin de permettre une compréhension rapide et pertinente de son organisation physique.
Elle sert à mieux comprendre l’espace, les territoires, les terroirs et les paysages. Elle sert aussi de proposer une lecture spatialisée des phénomènes. La carte rend possible une représentation visuelle fiable de la perception qu’à une communauté de l’endroit où elle vit et de ses principales caractéristiques. La carte pourrait jouer un rôle significatif dans une communauté donnée, si celle-ci participe activement à son élaboration.
Intérêt d’une cartographie participative
La carte est un outil décisionnel pour les populations rurales, pastorales et autochtones. Elle peut contribuer à répondre à des problèmes liés aux conflits et à améliorer l’appropriation par la population, avec une gestion durable de l’environnement et des ressources naturelles.
Les représentants des communautés de Djafga matérialisent les villages sur la carte
La cartographie participative fournit les compétences et l’expertise nécessaire aux membres de la communauté pour qu’ils puissent élaborer les cartes eux-mêmes, pour représenter les connaissances que les membres de la communauté ont de l’espace et pour s’assurer qu’ils déterminent la propriété des cartes, mais aussi comment et à qui communiquer les informations ainsi fournies.
Élaboration de la carte participative dans les cantons de Djafga et de Doreissou
Le processus de cartographie participative peut influencer les dynamiques internes d’une communauté. Il peut contribuer à renforcer sa cohésion, encourager ses membres à participer à la prise de décision concernant l’accès aux terres, sensibiliser aux questions foncières les plus préoccupantes, mais aussi, à terme, contribuer à l’autonomisation des communautés locales et de leurs membres.
Pendant deux semaines, les équipes de l’Association GREDEVEL ont sillonné les villages des cantons de Djafga et Doreissou dans le département du Mayo-Danay, région de l’Extrême-Nord. Elles se sont penchées sur les connaissances existantes en matière de cartographie participative. Les représentants de l’Association ont utilisé notamment une série d’outils de collecte de données.
Tracé des routes qui traversent les villages
Parmi ces outils, on trouve la cartographie mentale, la cartographie au sol, les croquis topographiques participatifs, les transects et la modélisation participative en trois dimensions.
L’éventail des outils disponibles confère à la cartographie participative flexibilité et fiabilité en matière d’initiative de développement.
Le travail de cartographie participative est un moment de sélection des informations, composé de plusieurs étapes :
- Description graphique de l’espace à cartographier ;
- Collectes et sélection des informations utiles ;
- Définition des symboles et autres éléments de représentation (icônes, labels, routes, frontières, code de couleur pour les terres et végétations, etc).
Prise en compte de la participation des femmes de Doreissou dans le processus de l’élaboration de la carte
Atouts de la cartographie participative
La cartographie participative peut revêtir un rôle de plaidoyer et chercher activement à faire reconnaître les espaces communautaires par l’identification de terres et de ressources traditionnelles et par la délimitation de domaines ancestraux.
La carte participative joue un rôle important d’aide aux populations pour la reconnaissance juridique de leurs droits fonciers coutumiers.
Séance de restitution des travaux en carrefour
La carte participative peut contribuer à des exercices participatifs d’aménagement du territoire, des recherches et analyses territoriales, aider à l’apaisement des conflits fonciers et ceux liés aux ressources ou encore évaluer le potentiel de développement local.
Ces activités cartographiques peuvent cependant s’avérer inutiles et provoquer confusion et conflits si elles sont mises en œuvre sans connaissance pratique de la cartographie, des processus participatifs de développement et sans qualification en matière d’organisation et de facilitation au sein des communautés.
Pendant 3 jours, les populations des cantons de Djafga et de Doreissou ont bénéficié de la formation en cartographie participative. Elles ont été mises à contribution pour sortir deux cartes qui représentent l’ensemble des ressources disponibles sur leurs terroirs. Les cartes élaborées participent à la réduction de l’insécurité foncière dans ces deux localités en proie aux compétitions récurrentes entre les populations et l’accès aux ressources de production.