Une entreprise aux pratiques belliqueuses.
La problématique de la croissance économique, notamment à travers la valorisation du secteur agricole, fait intervenir dans notre pays de grandes multinationales en quête d’espaces cultivables et de conditions d’exploitations propices à la rentabilisation de leurs investissements. Malheureusement, la plupart de ces grandes firmes ne s’y installent pas sans leur lot de problèmes, dont les victimes directes sont généralement recluses et incapables de faire entendre leur voix. Heureusement, la société civile se montre préoccupée par les questions de gouvernance, de transparence et de protection de l’environnement par ces grandes firmes, ainsi que leur cohabitation avec les populations directement impactées par leurs activités. C’est précisément cet intérêt qui explique et porte l’enquête rigoureuse et méthodique menée dans la plus importante agro-industrie du Cameroun, la Socapalm ; le présent rapport en est le fruit. Il est l’aboutissement d’un long travail d’investigation qui a nécessité deux années au cours desquels auront été rassemblés et exploités des photos, vidéos, témoignages, archives, et une abondante documentation sur la vie et les activités de la Socapalm. D’un point de vue strictement objectif, nous pouvons nous satisfaire de ce que ce rapport d’enquête sur la Socapalm soit avant tout collaboratrice de la vérité, vérité sur une population riveraine et sur une bonne partie de salariés abusées dans les droits qui leur sont pourtant expressément reconnus, vérité sur une entreprise encrée dans une logique capitaliste de maximisation à outrance du profit. Malheureusement, il y a aussi la vérité bien que tacite du quasi abandon à la frustration et à la clochardisation de certaines couches vulnérables par les pouvoirs publics dont la mission régalienne est pourtant d’en être des défenseurs.
Préface : Monseigneur Abraham KOME
Auteur (porteur du projet) : Service National Justice & Paix (SNJP)
Projet d’enquête coordonné par : David BAYANG
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